L'âme du Bogolan - Studio Matongé

L'âme du Bogolan

 

Chez Studio Matongé, nous utilisons du Bogolan, une étoffe 100% coton bio, tissée à la main sur des métiers traditionnels de petite largeur par des artisans de la région de Ségou au Mali et teinte avec des pigments naturels.
Le terme Bogolan vient du bambara « bogo», qui signifie argile, et « lan » mettre. Chaque pièce de Bogolan est constituée de plusieurs bandes de tissu de coton blanc cousues ensemble à la main. Elles sont adoucies et teintes dans de petites cuves avec de la boue fermentée et des colorants organiques et botaniques, exempts de tout produit chimique nocif.

Le processus de coloration commence par la récolte des feuilles du ‘’Siiga’’ (en moré) ou ‘’ ngálama’’ (en bambara), également appelé Anogeissus leiocarpus en latin. Les feuilles sont séchées, pilées et trempées dans de l'eau à température ambiante. Après 24 heures d'infusion, un jus de couleur jaune est extrait.

La pièce de coton brute est ensuite plongée dans ce jus de Siiga, qui est riche en fer et donne à l'étoffe une couleur jaunâtre. Elle est ensuite séchée à plat au soleil.
Cette opération est répétée jusqu'à trois fois pour obtenir un tissu jaune poussin.

L'étape suivante consiste à faire fermenter de l'argile chargée en fer, mélangée à du son de mil pendant 7 jours dans une cuve de terre enfouie dans le sol. Une fois la fermentation terminée, l'argile obtenue est recueillie pour tracer les formes souhaitées sur le tissu.

A main levée, à l’aide de bâtons et de pochoirs, l'artisan réalise des motifs avec l'argile fermenté. Ces dessins symboliques peuvent être typiques d'une région, d'un village ou de l'artiste lui-même.
Cette étape laisse une forte odeur au Bogolan. C’est aussi de cette étape que provient le nom du tissu.

Une fois les formes dessinées à l'argile fermentée, une réaction chimique naturelle permet la coloration de toutes les parties touchées par l'argile (les teintes dépendent des ingrédients ajoutés à l'argile : cendre, colorants, etc.). Lorsque l'argile est sèche, le tissu est rigoureusement lavé à l'eau savonneuse, d'où le nom de "mudcloth" (tissu de boue utilisé par les anglo-saxons) pour le débarrasser de l'argile fermentée et de sa forte odeur.
Tisser et teindre le tissu prend environ une semaine pour que les bandes soient terminées.

Imprégné de l'énergie vitale de la terre dont ses motifs sont issus, le Bogolan est un tissu sacré qui a traditionnellement une valeur protectrice pour ceux qui le portent.

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